Dès que l’on s’intéresse à ce “pourquoi?”, pourquoi la domination masculine, pourquoi les inégalités et la discrimination des femmes, pourquoi la violence envers les femmes,… au centre se trouve le corps des femmes. Il sert de justification “la maternité freine leurs carrières”, il sert d’argument “elle était trop émotive, elle n’avait pas les épaules”, et il est la raison. Françoise Héritier l’a si bien expliqué. L’enjeu du corps des femmes, c’est l’enjeu de “l’usine à fabriquer de nouveaux hommes”. Si on devait choisir un Dieu, créateur, juge et organisateur, ça ne devrait être que celui là : le ventre des femmes. C’est lui l’Or et la pierre philosophale.
Les femmes subissent le fait de posséder un ventre fécond. Par stratégie, par hystérie collective, par haine, par envie, par impuissance, les hommes se sont approprié le ventre des femmes pour le contrôler, l’utiliser, et ils ont fini par le haïr, vouloir le détruire. L’hystérie, rien que ce mot résume toute cette histoire. Il contient en lui même la racine “utérus” pour décrire ce qui est avant tout une folie des hommes de ne pas le posséder, justement, cet utérus.
Il y a encore quelques jours, une championne mondiale de trail réalisait une performance sportive remarquable, admirable. Elle aurait été un homme, il n’y aurait eu que des louanges et de l’admiration. Mais non! Au milieu des bravos largement mérités, est né un buzz détestable, puérile et minable. Sur la ligne d’arrivée, après avoir fourni un effort surhumain, avoir fait dépassé les limites à son corps, une toute petite tâche de sang entre ses cuisses colorait son maillot. Et cette tâche devenait celle de la honte, de la faiblesse, de l’impureté, de la saleté,..etc. Et là nous parlons bien d’adultes, de professionnels, d’amateurs de sports, hommes et femmes d’ailleurs. Il ne s’agit pas d’adolescents gênés ou d’enfants moqueurs. Quelle tristesse de constater encore une fois la bêtise des êtres humains. Emma Browne, cette sportive, s’est fendue d’une réponse à ces imbéciles. Sa réponse est impeccable vous pourrez la trouver facilement sur les réseaux sociaux. Mais je me dis, merde! Y en a marre de faire de la pédagogie avec des abrutis. Avançons, sans eux, mais avançons. Et ils devront prendre leur décision, prendre le train en marche ou rester comme des cons sur le quai du XXe siècle.
Pour elles, pour nous toutes, pour nous tous.
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